Bon, j'avais pris la décision de publier ce nouveau billet plus tard (c'est à dire demain) mais je vois que j'ai encore du temps devant moi (et un peu de courage), donc, je me lance...
Aujourd'hui, bonne journée ! Pas parce que maman a reçu ses résultats (pas du tout, hélas !), ni que j'ai enfin reçu mes remboursements et chèque que j'attends depuis 5 semaines pour les honoraires du psy et 2 semaines pour le chèque de la Macif mais tout simplement parce que je me sentais bien moralement. Peut-être aussi est-ce dû au fait que ce jour était celui de ma séance hebdomadaire avec mon psy ? Mais certainement dû au fait qu'il a fait un temps superbe, carrément estival avec 27° à l'ombre ! Même si je sais que ça ne durera pas toujours ni longtemps (ben oui) et que ces températures sont bien au-delà de la normale de saison, j'ai trouvé ça génialement agréable !
Comment s'est passée ma séance chez le psy ? Très bien, comme les précédentes. Il me trouve mieux, et c'est vrai ! Bon, ben évidemment que parfois il y a des hauts et des bas, mais c'est normal, non ? Bon ! :)
Alors, parlons du "devoir" que je devais remettre au docteur Kassir... Vous êtes curieux de nature comme moi ? Vous aimeriez savoir ce que j'ai finalement fait ? L'ai-je écrit ? Ou pas ?
Bah voilà la réponse !
Monsieur le docteur Kassir,
Je suis consciente que la lettre que vous tenez en ce moment entre vos mains n'est pas celle que vous attendiez, celle que vous espériez et que vous pensiez à tort que j'allais parvenir à rédiger.
J'imagine sans mal votre déception, votre regret de ne pouvoir lire la lettre que vous m'aviez demandée lors de notre précédente séance, une lettre qui aurait été adressée à mon père mais que vous seul auriez lue.
Je me doute que vous attendez des explications de ma part; aussi, si cela ne vous ennuie pas, je vous les donne par écrit.
Si j'ai bien saisi votre demande, vous me demandiez de m'adresser à mon père et lui seul uniquement. Je veux dire par là que ma mère présentement n'est pas concernée. De lui faire part par écrit de ma déception, de mon émotion lors de faits qui se seraient produits ou au contraire que j'aurais attendu en vain.
Or, pour deux raisons, je n'y suis pas parvenue. La première étant que j'ai beau tourner et retourner dans ma tête certains épisodes de ma vie de petite fille, je ne trouve rien dans l'attitude de mon père qui m'ait déçue.
A part le fait qu'il n'avait aucune patience lors des devoirs de calcul qui lui semblaient d'une telle simplicité qu'il se mettait à crier, me faisant pleurer, mon père me semblait très heureux et surtout fier d'avoir une fille et s'occupait beaucoup de moi, jouant, etc.
C'est lui qui lors de balades l'été me cueillait des fruits des bois pour me les offrir. C'est avec lui qu'on partait ensemble cueillir des champignons. C'est papa qui me surnommait affectueusement "cricri".
Que s'est-il passé pour que je refuse ses câlins ? Je ne peux le dire. J'étais ainsi même avec maman. Je n'ai pu poser la question concernant la période qui a précédée ma venue au monde car en ce moment, maman a de nouveaux soucis de santé et je ne trouve pas que ce soit le moment d'aborder le sujet.
En tous cas, j'adorais jouer au foot, au basket, au tennis de table, au badminton et à des jeux de société avec papa. Et il nous arrive encore de jouer ensemble !!
La deuxième raison est que je peux toujours compter sur mon père lorsque j'ai besoin d'aide, d'un service ou même de réconfort. Toujours très généreux aussi bien mentalement que financièrement. Mon père est là lorsque j'ai un souci financier passager ou besoin d'être rassurée. C'est papa qui depuis janvier restaure mon appartement, un F2. Je me suis juste chargée d'enlever le papier peint et lui de tout le reste: peinture, rebouchage des trous, pose du papier peint, pose du parquet flottant, des rideaux, de portes coulissantes pour placard mural, de carreler mon balcon...
Travaillant sans relache, s'accordant tout juste une pause le temps de se restaurer à midi.
Peut-être que par le passé il y eut des erreurs commises mais vraiment, je ne m'en souviens pas et aujourd'hui je retiens surtout le présent et le fait que j'ai l'immense chance d'avoir un père comme le mien.
D'avance, Dr Kassir, veuillez me pardonner,
cordialement,
Christel GAYOL
Voilà ! Surpris ? Le psy en tous cas bien sûr ne m'a fait ni reproches ni n'a montré de surprise quelconque.... Juste qu'il m'a demandé pourquoi je m'en excusais et demandais pardon ? Il m'a rassurée. De ne surtout pas culpabiliser car il n'y a aucune culpabilité à avoir.
On a changé de sujet. Le psy m'a répété que si j'étais anorexique c'était à cause de cette anxiété permanente que j'ai depuis longtemps (toujours, ai-je corrigé) et que si j'étais anxieuse c'était par souci de la perfection, d'être toujours à la hauteur, de donner toujours la meilleure image de moi... Un cercle vicieux. J'ai appris que j'étais une perfectionniste, que je souffre de troubles obsessionnels.... Et surtout, j'ai appris que j'étais intelligente !
Le docteur, quand il m'a dit ça, je me suis dit comme d'habitude: bof ! Moi je sais bien que ce n'est pas vrai ! Alors j'ai abordé le sujet du QI, du test que M6 avait proposé de passer en direct un soir (je l'avais fait dans les conditions du direct mais sans tricher, j'avais enregistré l'émission et avais fait ce test en le visionnant. Quelle fut ma déception lorsque j'obtins 96 ou 97 points !!!!
J'en ai fait part au psy, lui disant les points obtenus, me croyant en dessous de la norme en pensant à tort qu'elle était de 100. En fin de compte, cette norme est située entre 80 et quelque (je ne sais plus de combien exactement, mille excuses) et 110. Donc, je suis NORMALEMENT intelligente, ni plus ni moins ! Rassurant quand même...
Le psy a ajouté que j'avais un bon phrasé, une bonne concentration, un bon raisonnement, que je m'exprimais parfaitement par écrit (j'ai toujours été plus à l'aise pour l'écrit).
Pour faire un peu plus bref et clore ce billet, en définitive, comme j'ai pris un peu de poids (49,2 kg ce jour) mais que je ne l'accepte toujours pas même si j'ai conscience d'en avoir besoin, le psy m'a fait une ordonnance différente; on modifie le traitement. Plus de Bromazépam 6mg mais toujours Paroxétine 20. A la place, un médoc (mince, j'ai du mal à relire l'ordonnance !) Zyproxas (si je lis bien) qui, m'a averti le docteur, est un traîtement "lourd". Sensé stopper mon anxiété et m'aider à dormir (vi, parce que depuis qu'il m'a diminué l'autre j'avais du mal à m'endormir avant au moins 1H après m'être couchée et ce malgré la fatigue !) mais AUSSI à me faire reprendre petit à petit du poids (1kg par mois) et NORMALEMENT, vu que c'est à cause de l'anxiété que je suis anorexique, cela devrait me permettre non seulement de ne plus être aussi anxieuse mais donc d'accepter cette prise de poids ! J'ai bien sûr accepté. Si ça peut être le déclic, moi j'essaie !!!!! :)
Dans 2 semaines, je dois faire le point sur le traitement avec mon psy; là, c'est la dose minimale et il faut tester le médoc avant de passer à 10 mg (au lieu de 5 mg) car ça fait dormir. Risques d'effets secondaires les premiers temps ? Réveil vaseux. Alors moi qui suis dynamique, je ne veux pas être un zombie et que mes collègues me secouent (façon de parler, bien sûr ! :) ). Et puis, on verra comment je supporte le traitement, autant physiquement que mentalement...